Qui est la Traviata ? Pour le metteur en scène australien Simon Stone, remarqué pour son talent à rafraîchir les classiques, Violetta n’est pas cette demi-mondaine qui vend son corps, comme dans La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils, à l’origine de l’opéra de Verdi.
Elle est une star des réseaux sociaux qui monnaye son image et ses conseils numériques à grand renfort de « posts », de « selfies » et de « stories ».
Hélas ! Ce monde hyperconnecté n’empêche pas la belle, comme au XIXe siècle, de devoir sacrifier son amour pour Alfredo sur l’autel des conventions sociales.
Cette lecture contemporaine s’accorde aux intentions de Verdi qui, tout en composant une musique fiévreuse et virtuose, critique la brutalité d’une société du paraître, machine à broyer les individualités. Surtout quand elles sont des femmes qui aspirent à être libres. « Sempre libera », l’air le plus célèbre de Violetta, n’est-il pas l’étendard de cet opéra ?
Où ? Place de la Bastille, 75012 Paris.
+ d’info www.operadeparis.fr